Comment envisager notre monde autrement que telle une savante entreprise d’intelligence et de sagesse venues du Nord et de Sud ? L’équilibre que propose le roman se bâtit dans la douleur de l’affrontement des cultures et des couleurs, black, ébène, ivoire. Il doit se construire, parce que la volonté ferme de certains va se dresser contre le conservatisme obsolète qui obstrue notre horizon commun.

Madie porte en elle cette diversité d’origines qui en fait un être hybride. À elle seule revient l’image de la plus riche et de la plus fière des mosaïques. La dynamique qu’elle impulse prend sa source dans les chaos et les cahots dont sont victimes les personnages qui l’entourent. Généreuse alliance de ce que le monde puisse porter, elle, la Camerounaise devenue Euroblack bouscule et tance les pratiques de ses deux univers afri-land-black et euro-pai-en-yen. Celle qui porte en elle l’énigme des toponymes qui enrichissent le texte se donne pour mission d’unifier et planifier ces deux univers qu’elle connaît. L’avenir de tout être humain doit se réaliser dans un monde où on lui dira partout : tu es chez toi ici !